Et après ?
Est-il possible que quelqu'un qui ne veut que notre bien fasse en partie notre malheur ? Ou bien, est-il tout simplement possible que ce soit nous qui fassions notre propre malheur en ayant l'impression que tout est de la faute de celui qui ne veut que notre bien ?
C'est le problème des liens fusionnels, quels qu'ils soient. Ils font notre malheur ou bien nous amènent à construire notre malheur autour d'eux et par eux. Pourtant, sur le moment, ça paraît sympa. Savoir qu'on compte plus que tout pour quelqu'un et avoir aussi ce sentiment que quelqu'un compte plus que tout pour soi. Et tout cela en parfaite harmonie, sans un seul accroc au parcours, rien de négatif, jamais. Le rêve non ? Un bonheur sans nuage, une confiance totale et aveugle, le sentiment que rien de mal ne peut arriver tant qu'on est ensemble. Des attentions de chaque instant. Des petits gestes anodins qui veulent toujours dire "Je suis là pour toi." L'impression d'être quelqu'un d'exceptionnel dans le regard de l'autre et de le faire devenir à son tour un être exceptionnel dans notre regard. Une adéquation parfaite de pensées et de sentiments. Deux êtres qui ne font qu'un, qui n'imaginent même pas l'idée d'exister l'un sans l'autre... cette pensée s'évapore aussi rapidement qu'elle est venue. Elle s'engloutit dans les limbes pour ne jamais refaire véritablement surface parce qu'elle est tout simplement insoutenable. Les mots ne doivent à aucun moment se poser sur elle comme si ça lui donnait vie, comme si ça devenait réel et réalisable. Or, il ne le faut pas donc, on oublie, on étouffe, on noie, on ignore... et le bonheur de la fusion reprend ses droits...
Pourtant, lorsque ce ne seront plus des mots mais des faits qui s'imposeront comme une réalité, que se passera-t-il ?Le lien fusionnel sera brisé, à jamais. Que restera-t-il ? Quel présent ? Quel avenir ? Quelle vie ?