Les conseils de classe

Publié le par Béatrice

C'est la période des conseils de classe ce qui explique que je suis moins présente sur mon blog. C'est une période que j'aime assez, bien qu'elle soit assez fatigante. J'aime bien les conseils de classe en fait. J'ai toujours bien aimé ça. Je ne sais pas pourquoi.

Là, comme presque tous les ans, on constate que dans les classes la motivation diminue, l'agitation augmente. Les élèves de 6e se montrent désormais sous leur vrai jour, à l'aise qu'ils sont maintenant dans le collège. Les ex petits CM2 sont devenus des collégiens. Ils perdent petit à petit leur spontanéité des débuts. Ils se renferment, prennent leurs airs supérieurs et s'entraînenent déjà pour mettre un max de mépris dans leur regard. Dans mes 2 classes de 6e, même phénomène. Elles étaient très sympa, très calmes, très motivées et consciencieuses au premier trimestre et c'est en train de changer. Avoir de bons résultats devient peu à peu une honte alors, on fait en sorte de rester dans la moyenne... or, pour l'une des classes, la moyenne est très basse donc, ceux qu'on aurait pu considérer comme des "bons" sont en train de passer du côté des "moyens" histoire de ne pas trop se faire remarquer.

C'est malheureusement presque toujours comme ça que ça se passe. Les bons glissent petit à petit vers le bas. Ils n'ont jamais la capacité, la volonté, l'envie ou la motivation de tirer les autres vers le haut, non... Ils se laissent aller, regardent les résultats médiocres voire catastrophiques de leurs petits camarades et se disent qu'après tout, ils passeront quand même dans la classe supérieure, même avec 3 ou 4 de moyenne générale. Dans l'une de mes classes de 4e, le niveau est tellement bas qu'il faudrait, pour bien faire, que la moitié de la classe redouble. On sait très bien que c'est impossible vu que le doublement est de moins en moins "toléré" et que, de toute façon, pour des gamins qui se moquent bien de la chose scolaire ce serait cruel de les forcer à rester un an de plus dans cet univers qu'ils exècrent.

Et pourtant, moi, à chaque conseil de classe, quand on commence à faire la morale et à dire aux fameux délégués de classe qu'il faudra avertir leurs camarades que ça ne peut pas continuer comme ça, je crois à un revirement de situation, à une prise de conscience générale et à une fin d'année dans de bonnes conditions... Et pourtant, depuis que je travaille, je n'ai jamais vu un revirement positif, jamais....

Publié dans Carnet de prof

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B
Bonjour Béatrice,Je m'appelle Béa moi aussi, je vous ai souvent croisé sur psyblog par exemple. J'avais 2 blogs et je les ai fermé. J'aime bien vos articles. Je vous le dis, car de nombreuses personnes vous le disent quand vous avez fermé votre blog par exemple. Je me retrouve quand vous écrivez que vous croyez toujours que le changement est possible. Continuez dans cette phase positive, le négatif n'a jamais fait changer quoi que ce soit. Par contre certains de vos élèves peuvent avoir entendu votre élan positif peut-être pas tout de suite, mais une bombe généreuse à retardement, quand vous vous y attendrez le moins.Je vous souhaite de tout coeur d'avoir de bons retours.Ma fille de 15 ans est déléguée de classe et comme nous elle y croit, elle essaye de motiver ses camarades. Même si c'est souvent une peine perdue, je l'encourage, elle se sent soutenue et malgré tout enviée. Elle est première de sa classe et continue à progresser. Ca existe aussi des élèves motivés.  Comme dit sa directrice de collège, dans sa classe il y a une bonne locomotive (4 élèves) mais les wagons sont très loin derrière. Ma fille pourrait être satisfaite de ses résultats mais malgré tout elle continue de travailler et j'en suis très fière. Je crois aussi que l'ambiance familiale y est pour beaucoup. Un collégien peut réussir si tous les ingrédients sont réunis, de bons profs au collège et ambiance sympathique mais également un bon environnement familial.Voilà un témoignage d'encouragement pour vos bonnes actions.Bon fin de semaine, Béa (ex Béa de grapho)
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B
<br /> Merci pour ce message. Ça fait toujours plaisir de lire qu'on est apprécié. Oui, c'est rassurant de voir qu'il y a encore des enfants qui travaillent et qui sont<br /> motivés pour réussir, qui n'ont pas honte de réussir et surtout qui mettent tout en oeuvre pour y parvenir.<br /> <br /> <br />
L
ça me fait peur ce que tu me dis là !moi, quand j'étais au collège, les bons restaient bons et ce n'étaient pas une honte, c'était même un challenge de rester en tête de classe...je ne sais pas si c'est une question de génération ou de lieu... mais j'ose espérer que mes gars ne se laisseront pas happer par ce nivellement par le bas.
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B
<br /> Je ne sais pas comment ça évoluera mais je sais qu'il faut désormais une forte personnalité pour résister aux insultes la pire, pour les gamins étant "Intello"... Les<br /> autres, les vraies insultes, à la limite, ils s'en accomodent...<br /> <br /> <br />
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Curieusement, la 6e est un de mes meilleurs souvenirs : la découverte de l'anglais, le programme d'histoire...Mais dans le temps, on était effectivement plus motivé qu'aujourd'hui. Faire des études pour être au chômage, normal que ça ne tente personne...Bons conseils, Béatrice ;-)
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L
J'aime beaucoup la façon dont tu parles de ton métier. Je suis sûr que malgré leur "crise", les ados ont conscience qu'on se préoccupe d'eux, mais même quatre ans c'est un peu court pour voir un vrai "revirement". Bonne soirée! :)
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B
<br /> Merci... malgré tout, j'aime bien ce que je fais et j'ai une certaine affection pour mes élèves, c'est vrai. Mais, comme tu dis, ce sont des ados et c'est<br /> malheureusement trop tôt pour  leur demander une prise de conscience qui sera pourtant très douloureuse pour certains dans quelques années...<br /> <br /> <br />