C'est pas bien à dire mais j'le dis quand même !
Attention, ce post va être totalement politiquement incorrect... mais tant pis !!!
A midi, j'entendais aux infos de France 3 un reportage sur ces gens qui accueillent des "pauvres" enfants qui n'ont pas la chance de partir en vacances. On voyait un petit garçon qui était accueilli depuis un moment déjà dans une famille bien sympathique au demeurant... et le gamin d'expliquer tout ce qu'il avait pu faire grâce à ces gens : Futuroscope, Puy du Fou et je ne sais plus quoi... et donc, on montrait que c'était vachement bien et carrément généreux d'offrir tout ça à ces "pauvres" enfants qui n'ont pas beaucoup de chance dans la vie vu qu'ils habitent une cité pourrie d'une banlieue quelconque...
Ouais... Je ne dis pas que ce n'est pas bien... C'est pas ça... Je dis juste que quand j'étais jeune, je ne vivais pas dans une banlieue pourrie. Mes parents avaient pu, grâce à leur travail et à quelques sacrifices, acheter un appartement dans un quartier pas trop mal fréquenté mais pas idéal non plus, entouré d'immeubles divers et variés, avec les cités HLM à la porte... Et, question vacances, ben c'était pas trop ça... Pas les moyens d'aller loin ni de faire grand chose... Certes il n'y avait pas de Futuroscope ou de Puy du Fou mais même s'il y en avait eu, je n'aurais pas pu y aller... Je me rappelle que je demandais régulièrement d'aller voir le Mont Saint Michel... et j'ai dû attendre de travailler moi-même pour m'y rendre parce que c'était trop loin et trop cher...Paris, la première fois que j'y suis allée, j'avais 22 ans...Ma première visite au zoo, je devais avoir 20 ans... Le cinéma c'était une fois par an, quand un Disney sortait...
Et, je connais d'autres personnes de mon âge qui n'étaient pas, et de loin, considérées comme des enfants "malheureux" et qui, pourtant n'ont jamais eu le droit à des super vacances ou des loisirs exceptionnels avec leurs parents faute de moyens. Au mieux, un pique-nique à une quizaine de kilomètres de la maison, et c'était déjà pas mal... Mon but n'est pas de faire pleurer dans les chaumières et de chouiner parce qu'à 10 ans je n'avais encore pas été vraiment en vacances (si, à 8 ans, j'ai été en cure à Luchon parce que mon médecin avait dit que c'était bien... mes parents avaient cassé leur tirelire pour ça aussi... et j'ai été plus malade en rentrant... mais bon, ce n'était pas des vacances fun parce que, la cure, à Luchon, c'était pas rigolo tous les jours...).Et puis, de toute façon, le principal c'est qu'on se contentait de ces petites choses : de la ballade au bord de l'eau ou du pique-nique même si c'était juste à côté de la maison... On n'avait pas besoin de grand chose... et heureusement parce que je ne sais pas qui serait venu à notre "secours" pour nous les offrir, comme on le fait pour ces enfants dont parlait le reportage...
J'imagine bien ma mère allant demander une aide pour que je puisse partir un peu... On lui aurait ri au nez en lui disant qu'elle avait un appart et donc qu'elle était suffisamment riche pour offrir des super vacances à son enfant... Ben non... Mes parents n'étaient pas riches... A la maison, on faisait attention et on ne dépensait pas à tort et à travers... Je n'ai jamais manqué de rien mais je sais que mes parents se sont parfois privés pour que moi j'ai quelque chose. C'est pas ce que j'appelle "être aisé".
Je suis sûre qu'il y en a encore de ces enfants dont les parents ne sont pas considérés comme "dans le besoin" parce qu'en apparence, ils ont tout ce qu'il faut (en fait, ils ont le nécessaire)... et qui pourtant auront sûrement visité moins de parcs d'attraction ou de régions sympa que ces gamins estampillés "à plaindre" et à qui on offre finalement bien plus de choses qu'aux autres, les pas riches mais pas pauvres non plus... qui sont un peu oubliés... qui ne se plaignent pas, qui s'estiment heureux avec ce qu'ils ont...
Alors, j'en connais qui vont dire que ces enfants- là n'ont tellement rien que c'est bien qu'ils aient quelque chose, de temps en temps... sans doute... Mais j'ai quand même souvent l'impression qu'au final, ils bénéficient de plus de considération et de "cadeaux", sans forcément en être reconnaissant (mais ça c'est mon cynisme naturel) que d'autres qui passent tout simplement plus inaperçus.