"J'accuse" - Michel Sardou

 

Le fameux "J'accuse" de Michel Sardou. Oui, comme Zola, il a aussi son "J'accuse"... mais lui il accuse tous les hommes, sans exception... Chacun en prend pour son grade. Cette chanson fait partie de celles qui lui ont valu une mauvaise réputation alors que, finalement, il n'a pas vraiment tort. Cette critique est acerbe, ça c'est évident mais je pense que nous pouvons tous mettre un visage ou un événement sur les éléments qui sont énumérés ici. 
D'abord il évoque le fait que les hommes ne prévoient que "le bout de leur temps" : peu importent les conséquences de ses actions pour l'avenir à partir du moment où ça lui rapporte au présent. Toujours plus, toujours plus grand, toujours plus dangereux pour la planète mais ce n'est pas grave puisque, les conséquences ne seront visibles que par les générations futures. Ensuite, lorsqu'il "accuse les hommes de crimes sans pardon au nom d'un homme ou d'une religion", on en a eu des preuves par le passé mais ce n'est pas terminé. Les religions ont toujours provoqué des dégâts considérables en laissant l'illusion que la conscience de ceux qui les commettaient au nom d'un dieu quelconque était toujours aussi pure. Mais bien sûr... Assassiner gratuitement ou assassiner au nom d'un dieu ça reste toujours un assassinat... mais, même pour ça, certains se voilent la face de façon hypocrite en prétendant avoir agi au nom d'une puissance supérieure... sauf que pour le moment on n'a encore jamais entendu cette puissance s'exprimer...

La fin de la chanson est terriblement cynique... "qu'on leur arrache leur âme et qu'on la jette aux rats et aux cochons pour voir comment eux ils s'en serviront."... J'aimerais bien voir, en effet, ces animaux toujours considérés parmi les pires de la Création, se débrouiller avec ce que nous appelons notre âme... quand on voit ce que certains sont capables d'en faire de leur âme, je ne doute pas un seul instant que les animaux, même les plus répugnants, en feraient autant. Pessimiste moi ? Non... réaliste, c'est tout et amère aussi face à tout ce qui se passe.