Bonnes résolutions

Publié le par Béatrice

Toujours dans l'ambiance de la rentrée, l'autre jour, je regardais mes nouveaux élèves. Ils ont des affaires toutes neuves, de beaux cahiers tout propres. Ils s'assoient sagement, sans hurler. Ils copient ce que j'écris au tableau sans broncher. A les voir comme ça, on pourrait même penser qu'ils sont motivés. Et, le pire, c'est que je pense qu'ils le sont. C'est un peu comme les bonnes résolutions qu'on prend après le nouvel an... enfin, moi, il y a longtemps que j'ai renoncé mais je sais que ça se fait encore de temps en temps. Lorsqu'on prend une bonne résolution, sur le moment, on y croit sincèrement et on a vraiment envie de faire notre possible pour que ça marche. C'est même pas un truc en l'air, non, on y croit. Donc, je suis persuadée qu'un grand nombre de mes élèves paresseux arrivent les premiers jours avec la ferme intention d'être plus sérieux, moins bordeliques et plus motivés. On le voit dans leurs yeux. Ils y croient, ils l'ont peut-être promis à leurs parents parfois... ou bien ils se le sont promis à eux-mêmes mais, quoiqu'il en soit, ils veulent bien faire, mieux faire... ou faire tout simplement.

Mais, au bout de quelques jours, après quelques notes catastrophiques parce qu'ils ont déjà perdu trop de temps et n'ont pas les bases nécessaires pour réussir, ils baissent les bras et replongent dans leur léthargie habituelle... ou bien redeviennent le démon qu'ils ont toujours été parce qu'au moins, dans ce domaine, ils réussissent.

Ce serait bien si on détenait la formule magique pour conserver cette bonne volonté des premières heures mais hélas, on ne l'a pas... d'ailleurs, si on l'avait on s'en servirait soi-même vers la mi-janvier pour ne pas laisser de côté nos fameuses bonnes résolutions si difficiles à tenir sur le long terme.

Publié dans Carnet de prof

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L
le problème principal de ces jeunes ne serait-il pas de se décourager dès la premier obstacle venus ? eux qui ont l'habitude d'obtenir facilement ce qu'ils veulent, société de consommation oblige ? l'effort n'est plus une valeur à la mode...
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B
<br /> Bien sûr, oui, c'est bien ça le souci... on n'a pas encore invité la recette miracle pour tout apprendre sans se donner un peu de mal donc, ça coince dès qu'ils<br /> constatent qu'ouvrir et refermer un cahier ne suffit pas pour connaître  et comprendre une leçon.<br /> <br /> <br />
S
En fait, je pense que tu peux la garder cette motivation, mais pour cela il faudrait ne pas suivre les référentiels, avoir tendance à surnoter, ou plutôt crer des exercices que j' appellais a l' époque de remise en confiance ( exos faciles qui paraissent difficiles mais ou tout le monde a entre 15 et 20 à la fin)mais en fait tu ne peux pas à cause des programmes à respecter et le fait que tu n'as pas assez de temps.Le gros problème, c'est malheureux à dire mais il faudrait faire des classes plus equilibrées, selon le niveau des élèves et leur instabilité psychologique
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J
Je pense que la vie d'un individu est toute tracée, "bon" il le deviendra et "mauvais" il le restera... (en principe).Tu as du beaucoup mérite, car tu as en charge les meilleurs, les bons et les moins bons... Il te faudra une bonne dose de courage et de patience pour les "mauvais"... je suppose que c'est le plus pénible ...
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C
Je suis peut-être dans l'illusion de la jeune-prof-non-désillusionnée-encore-par-son-métier-et-ses-élèves, mais je pense qu'il est super important de croire en ses élèves et de le leur montrer pour qu'ils arrivent à garder au fond d'eux une petite flamme de motivation, si infime soit-elle...
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