La dernière page

Publié le par Béatrice

C'est toujours difficile de tourner la dernière page, surtout quand le livre était rempli de merveilleux moments. Mais on voit bien qu'on est arrivé à la fin de l'histoire, qu'on a lu la phrase finale, la conclusion et que derrière, il n'y a plus rien. On regarde s'il peut y avoir une suite mais quand il n'y en aucune, inutile de s'acharner... alors on tourne fébrilement les pages et on essaie de relire les meilleurs passages... un instant on retrouve même le plaisir qu'on a eu en les découvrant. Quelquefois même on commence à relire le livre et puis, au bout de quelques lignes, on s'aperçoit qu'on connaît tout, qu'on n'a plus rien à découvrir et que c'est finalement une perte de temps. On se dit qu'on ne retrouvera jamais plus une histoire semblable, aussi bien menée aussi émouvante, touchante, bouleversante, amusante, formidable.

C'est toujours triste de terminer un livre finalement... c'est un peu de notre vie qui s'en va même si tout n'est pas négatif : on se sent différent, enrichi par ce qu'on vient de lire. Il reste une espèce de goût bizarre, de sentiment bizarre aussi. Comme l'impression d'être au bord d'un précipice parce qu'on a perdu quelque chose qui nous raccrochait à la vie... on marche un temps au bord de ce gouffre en espérant ne pas tomber et même en espérant trouver un autre chemin à prendre, une autre histoire à découvrir.

Et puis on referme le livre parce qu'il le faut bien. On le range soigneusement dans la bibliothèque en se disant qu'un jour peut-être on pourra le relire et retrouver le même plaisir... de temps en temps, on repasse devant et on le feuillette à nouveau... en souvenir... juste en souvenir...

Publié dans Lettres d' être

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